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La vie de couple

Dans une société où tous les hommes sont égaux économiquement, cela tend à court-circuiter la polygynie. En d’autre mots, les femmes ne tendent pas à être attirées par la richesse d’un homme si cette richesse est la même chez le voisin!

Ou pourrait voir se dessiner une stratégie convenable pour l’union de l’homme et de la femme pour vivre heureux en famille pour la vie.

Dans leur vingtaine, les femmes tendent à s’exposer afin de trouver un parti, tandis que l’homme passe son temps à courir après un statut professionnel afin de pouvoir le déposer aux pieds d’une jeune beauté.

La séduction prend alors son engrenage. Pour trouver sa madone, l’homme aura tendance à faire la cour de façon chaste.

 

S’il ne s’intéresse pas suffisamment à une femme en tant qu’être humain pour pouvoir supporter, disons, deux mois de relation platonique avant d’en venir au sexe, c’est que de toute façon il ne va pas rester longtemps. Par contre, certaines femmes décident de ne pas perdre de temps qui leur est– malheureusement –plus précieux qu’aux hommes. À l’évidence, une quadragénaire célibataire et sans enfants, contrairement à son équivalent masculin, va bientôt voir toutes ses chances de maternité brusquement réduites a zéro.

 

Old woman

La compétition pour l’attention masculine se trouve alors plus axé sur les pouvoirs d’attraction visuelle et l’ouverture sexuelle.   Ceci a tendance à avoir un effet de cercle vicieux : lorsque les hommes jugent une femme légère, il la traite en conséquence, comme une conquête passagère non pas comme une récompense à longue durée; les femmes qui tiennent les hommes comme des dragueurs sont elles-mêmes susceptible d’avoir l’air de femmes légères et de se conduire comme telles.[1]

En d’autres mots : la prolifération des minijupes et des attitudes aguicheuses peuvent envoyer des signaux visuels qui découragent l’engagement chez les mâles, et moins les hommes se montrent respectueux des femmes, plus les minijupes continuent de fleurir.

La sélection naturelle n’ayant jamais prévu la venue de la pilule contraceptive, ni la photographie, l’homme se doit de s’adapter à cet environnement; ce en quoi le cerveau excelle.  La souplesse des comportements est la première des qualités qui évolue.

En 1970, les femmes trouvaient alors les hommes fondamentalement doux, gentils et prévenants, mais en 1990, la même étude montre une toute autre opinion : les hommes ne croient qu’en ce qu’ils disent, essaient de dévaloriser les femmes, tous occupés qu’ils sont à vouloir les fourrer dans leur lit, et ne prêtent aucune attention aux questions domestiques.

Il est  paradoxal de voir que la proportion d’américains qui pensent que les femmes sont plus respectées qu’autrefois aies passée de 40% à 62% pour la même période.[2] Qui dit vrai?

Il y a évidement querelle entre les sexes. Comment apaiser l’insatisfaction?

Nous avons déjà vu que la polygynie ne pouvait fonctionner car elle était trop inégale entre les hommes. Qu’en est-il de la stratégie de l’égalité sexuelle? Serait-ce la panacée tant recherchée?

On pourrait croire qu’il en est ainsi, mais c’est une logique qui ne se soustrait pas à la réalité de la sélection naturelle. L’égalité, ou la symétrie, entre les sexes est une doctrine qui autorise les femmes à obéir à leurs attirances sexuelles sans s’attarder aux vagues idées de prudence viscérale : il s’agit de coucher avec qui on veut sans se demander avec crainte si le désir sexuel du partenaire était le signe d’un attachement. Pour les hommes, cette doctrine les autorise à se débarrasser du carcan moral. Désormais, ils peuvent coucher à droite et à gauche, sans s’inquiéter des retombées sentimentales.

Autrement dit; rien de tout ça n’attire l’investissement parental mâle.

Au 19eme siècle, et même jusqu’aux années 50, les affaires extraconjugales constituaient souvent encore un exutoire purement sexuel pour l’homme marié. L’infidélité masculine ne menaçait pas le mariage tant qu’elle ne conduisait pas son auteur à la désertion; mieux que les hommes, les femmes savent s’accommoder d’une trahison conjugale. Et l’un des meilleurs moyens de s’assurer que l’infidélité masculine ne va pas conduire à la désertion, c’est de la circonscrire… aux prostituées! À l’époque victorienne, la dichotomie Madone-Putain s’exprimait de cette façon, l’appétit sexuel de l’homme étant satisfait, il pouvait tout de même garder son union intact.

Non seulement la sélection naturelle n’avait pas prévu l’arrivée de la photographie, elle n’avait pas prévu l’arrivée des banlieues non plus. Aujourd’hui, une femme se trouve confronté à deux choix : soit elle travaille quarante ou cinquante heures par semaines, s’inquiète de la qualité de son ménage et se sent coupable, ou soit qu’elle est femme au foyer à temps plein, élèves seules les enfants, mais enrage de la monotonie de son existence.

career vs woman

Ultimement, si l’un des deux conjoint veut aller voir ailleurs, les chances de trouver le « bon » partenaire après le divorce sont mince car c’est la sélection naturelle qui nous joue des tours. L’ex-époux risquent de découvrir que l’éclair de bonheur d’une nouvelle liaison n’était encore une fois qu’une illusion savamment entretenue par leurs gènes, dont le but premier n’est autre que de faire de nous des êtres prolifiques, pas des individus durablement heureux.

L’amour « durable » est une chose qu’on doit décider d’expérimenter. L’amour monogame à vie n’a rien de naturel —pas même pour les femmes, et encore moins pour les hommes. Mais tel est le meilleur compromis afin de se reproduire : Un investissement parental Mâle envers une seule femelle qui s’abstient de tout écart sexuel.

 


[1] Attracting Mates : Effects on paternal investment on mate attraction, Elizabeth Cashdan 1993

[2] The Brave new world of men, Diane Crispell 1992


 

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