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L’Investissement Parental Mâle

Lorsque le mâle fait la cour, il fait de la publicité. Et il a tout intérêt à se prétendre exceptionnellement exceptionnel, même si c’est faux. La femelle a donc tout intérêt à détecter la publicité mensongère.

C’est alors qu’il incombe au mâle d’investir dans sa « publicité » et d’adopter des stratégies qui coûtent bien plus cher qu’une simple partie de jambe en l’air : éliminer physiquement sa concurrence, développer des subterfuges cosmétiques (pensons aux oiseaux ayant des disparités de couleurs éclatante comparativement à leur sexe opposé), ou de donner un accès privilégié à ses ressources. En général, c’est toujours ceux qui démontrent des « qualités reproductives » supérieures aux autres qui initient la parade amoureuse, et c’est toujours ceux qui génèrent et qui protègent physiquement la descendance qui choisit les meilleurs prétendants.

 

L’ambition et le zèle industrieux sont donc des indices de qualités génétiques qui peuvent être attirants pour une femelle. Mais ce ne sont pas des traits qui démontrent le degré d’investissement parental du mâle dans sa progéniture. Dans une espèce à IPM élevé, la femelle recherche deux choses : de bons gènes et un solide engagement à long terme. Elle risque alors de rechercher des signes de générosités, de fidélité et surtout, la garantie d’un engagement durable. Il n’en demeure pas moins que le choix d’une femelle chimpanzé s’arrête tout de même sur le mâle dominant. Même que, lorsqu’un mâle étranger approche du groupe, qu’il provoque son chef au combat et qu’il l’impressionne, elle n’hésitera pas à le suivre.[1] La femelle a donc une bien meilleur résilience avec sa trahison amoureuse que le mâle.   Lui doit se battre pour conserver son accès aux ressources sexuelles, tandis qu’elle ne fait que se souscrire aux circonstances et rentabiliser sa situation.

Pour le mâle, ce qui l’attire est principalement ce qui peut le convaincre que sa semence sera menée à terme. En d’autres mots, il est excité par les beaux traits reproductifs physiques visibles, et la période fertile restante à la femelle. Ce qui se résume à : jeune et belle à regarder SVP!

L’échange sexuel représente  une transaction d’une valeur bien plus grande aux yeux de nos gènes qu’aux yeux de notre conscience.

Même dans une société coupée des valeurs occidentales (indigènes des îles Trobriand en Mélanésie par exemple) où les gens ne font pas le lien entre sexe et reproduction, les services sexuels sont majoritairement recherchés par les mâles. Une rétribution unilatérale est évidente[2]. Le rapport sexuel est un service que la femelle rend au mâle qui doit, d’une certaine façon, l’acheter. Il n’est pas rare de voir des mâles offrir des présents aux femelles pour avoir des rapports sexuels en échange.

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Obtenir un présent en échange d’une prestation sexuelle… tiens tiens, se pourrait-il que plus il y aura de partenaires, plus il y aura de présents? C’est une certaine façon de prospérer n’est-ce pas? L’adaptation sexuelle optimale pour réussir dans cette stratégie reproductive est pour la femelle d’être imprécise sur sa période fertile.  Nous retrouvons cette caractéristique chez peu d’espèces .  Et entre vous et moi, il est pratiquement jamais possible de déterminer si une femme est en période fertile ou non n’est-ce pas?

Ce qui est important de remarquer est que la séduction et l’abandon sont beaucoup plus porteurs de sens génétique que l’investissement parental mâle en soi.

L’ovulation secrète et la séduction augmentent donc considérablement les chances de cocufiage. Dans les zones urbaines, Plus d’un quart des enfants pourraient avoir été conçus par un père autre que celui qui figure sur les registres de l’état civil.[3]


[1] Human evolution and the sexual behavior of female primates. p 136-137 Linda Wolfe 1991

[2] The sexual life of savages in north western Melanesia, p313-314,319 Bronislaw Malinowski 1929

[3]“Where are the bastard daddies?” Behavioral and Brain Science. #16, p 285-295 Laura Beitzig 1993

 


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